Comprendre la compétence : le guide pour les organismes de formation
Vous êtes vous déjà confrontés à la définition du mot « compétence » ?
La langue française est vaste, plurielle, son vocabulaire est riche… parfois trop riche.
Tellement riche que certains termes sont utilisés pour ce qu’ils ne sont pas, tellement riche que certains termes ont des frontières apparemment flous…
Tentez de taper sur le web « définition compétence » et vous serez servis.
Pire encore, remplacez la recherche par « différence entre compétence et capacité, habileté, activité, aptitude… » et vous n’en sortirez pas indemnes.
PERSONNE n’est d’accord. Aucun consensus n’est trouvé sur la toile. Pire, lorsque l’on atterrit sur une page institutionnelle, légitime pour circonscrire le terme… On serait bien incapable de dire si l’on est d’accord ou pas, le jargon de l’expert, si cher à la culture française, joue son rôle de barrière à l’entrée et nous laisse penauds avec notre ignorance.
Quatre & Associés se présente comme expert en approche par les compétences ? L’équipe accompagne des organismes de formation et à le sens de la pédagogie ? Ah oui ? Et bien, prouvons-le !
Dans cette jungle de mots, nous vous proposons de nous approcher de la notion de « compétence » en procédant par déduction. Un peu comme si nous prenions la machette pour débroussailler le trop de branches, de lianes et de feuilles qui nous barre la route.
Ça vous dit ? On vous embarque ainsi dans une petite série, à l’issue de laquelle vous comprendrez définitivement la notion de compétence et sa différence avec les autres : capacité, activité, performance et bien d’autres.
Épisode n°1 : Compétence et Capacité
La confusion entre les deux termes existe par le fait que les deux expressions « avoir la capacité de » et « avoir la compétence pour » induisent le pouvoir d’action.
La capacité appartient à l’opération cognitive. Elle met en mouvement l’intelligence, elle active le dialogue entre les neurones qui s’organisent pour exécuter une action. Cette action est à considérer alors la plus globalement possible, au niveau du concept et non de sa réalisation : capacité à comprendre, capacité d’adaptation, capacité de création.
Attention au petit piège suivant : ce n’est pas parce que nous parlons d’une opération mentale que la capacité est réservée au domaine de l’intellect ! Cela peut également s’appliquer à des actions plus concrètes : capacité à conduire, capacité à danser ou encore pédaler.
Lorsque l’on détecte qu’une personne à la capacité de parler par exemple, c’est que nous identifions des dispositions et des acquis pour réaliser les opérations cognitives qui lui permettent de parler.
Arrêtons-nous un instant ici
Quand on parle de dispositions, on entend par là, ce qui relève plutôt de l’inné. Via l’héritage génétique, la personnalité, le goût, ce qui tient à l’individu en dehors de ce que la vie pourra lui apporter. Quand ensuite nous parlons d’acquis, nous considérons tout ce que les expériences, dès le plus jeune âge, vont avoir appris à la personne en question. La notion d’acquis est une des plus larges du répertoire, car l’être humain est particulièrement marqué par cette capacité à apprendre et à s’approprier pour s’adapter et se maintenir en vie !
Pour naitre, la compétence aura besoin de ces deux notions « la disposition » et « l’acquis ». Notons que ces deux notions selon ce qu’elles sont concrètement peuvent se ranger dans les différentes catégories que nous manipulons au quotidien : le savoir, le savoir-faire et le savoir comportemental.
Au fond, on pourrait se représenter que la disposition et l’acquis sont comme des outils que nous avons forgés ou qu’on nous a transmis. Car il manque quelque chose pour qu’ils participent à la réalité, à la vie, à l’action et deviennent compétences !
Il manque ce qu’on appellera pour l’instant « l’énergie » qui choisit les bonnes dispositions et les acquis appropriés, qui les mobilise et les combine en fonction d’un contexte particulier pour atteindre un objectif, répondre à un désir, une demande ou résoudre un problème.
Cette « énergie » sera faite également de dispositions et d’acquis, mais appartient à une 4e catégorie : le savoir-agir.
Que retenons-nous ?
Que la capacité est une notion large, générale et globale qui fait un état des lieux de ce qui est possible, en tant qu’opération mentale ou cognitive. Cette opération peut engager in fine l’intellect ou le corps, ou les deux d’ailleurs.
Que la capacité ne rend pas compte d’une réalité spécifique, car s’incarner dans le monde réel c’est tenir compte d’un contexte.
Que c’est la compétence que l’on actionne lorsque l’on doit utiliser différentes capacités appartenant à différentes catégories (savoir, savoir-faire, savoir-comportemental et savoir-agir) pour que s’exprime de manière observable, une action dans un contexte donné et pour un but précis.
" La capacité est à l’absolu ce que la compétence est à la relativité du réel. "
Nous-mêmes !
Toutes ces nuances, Christine Lancesseur les a travaillées une année entière dans le cadre d’un laboratoire de recherches en sciences sociales. Réfléchir, manipuler, articuler et utiliser concrètement ces termes pour les appliquer à l’ingénierie pédagogique dans un premier temps et de certifications dans un deuxième temps, tels étaient les buts de cet engagement, toujours actif !
Camille, quant à elle, ancienne journaliste et communicante, est rompue à rendre accessible des univers complexes !
C’est avec un immense plaisir que nous vous embarquons dans le voyage magnifique de la compétence et de ses copines 😊 Merci de nous suivre !